Tu sais, l'Islande, ce n'est pas qu'un vilain volcan au nom imprononçable (Eyjafjallajökull, é-ya-fia-tla-yo-cutl), c'est aussi des artistes doués, avec en figure de proue l'exceptionnelle Björk, l'artiste underground reine des musiques de pub et des chansons qui te font frémir la couenne pendant des heures entières.
Tiens, pareil, le Danemark, ce n'est pas seulement un tas d'îlots avec un petite sirène, des Légo et des Stimorol (et les magiques Bang&Olufsen), y'a aussi des artistes doués, avec en tête de gondole barrée l'incroyable Lars von Trier, celui qui te révolutionne les méninges en te rendant complètement électrique (Dogville, Manderlay, par exemple ...).
Et aussi, les Etats-Unis, c'est pas seulement le ... bon, je ne vais pas te faire la liste de tout ce qui colle à l'American Dream, ça prendrait un moment. Justement parce que c'est aussi un petit monde d'humains avec sa couardise, sa bêtise, son système judiciaire franchement bêta. Y'a qu'à voir les prisons, tiens.
Maintenant, réunissons l'Islande, le Danemark et les Etats-Unis dans un film (parce que, sans déconner, y'a que comme ça que ça peut marcher). Björk dirigée par Lars von Trier dans une prison américaine, ça donnerait quoi ? Ca s'appelle ... Dancer in the dark.
Je t'apprends rien, il a reçu une floppée de prix et un aval sans concession du public ... Donc, en tout bon amoureux du grand ciné que je suis, je t'en livre une scène clé. Cadeau, comme ça, pouf.
Je te le resitue. Selma (Björk) est condamnée pour le meurtre de Bill Houston, l'homme qui hébergeait sa caravane sur son terrain. Elle l'a tué parce qu'il essayait de voler l'argent qu'elle avait maigrement économisé pour payer l'opération de son fils, dont la vue baisse de jour en jour, comme la sienne, elle qui est presque aveugle. Au terme d'un procès inique où les apparences ont joué contre elle, Selma se retrouve sur le chemin de l'échafaud où elle sera pendue. Prise de la peur panique de mourir, elle se réfugie une ultime fois dans la comédie musicale - sa seule passion.