Plus loin que la nuit et le jour.
N'empêche, moi, les gens qui se marient, ça m'impressionne.
Autant, à la mairie, le maire te fait bien comprendre les enjeux du versant civil de l'institution : obligations envers le conjoint relevant du quotidien, rôle parental envers d'éventuels enfants,... un véritable arsenal de droits et devoirs, du concret, du palpable. Et puis, derrière, il y a tous les avantages (fiscaux, touristiques, sociétaux) qui vont avec. L'amour que tu portes à ton significant other n'est pas pris en compte : il relève de la sphère privée. C'est la raison pour laquelle les arguments religieux des anti-mariage-pour-tous sont irrecevables : on est dans une république laïque - mais je m'égare. La seule chose que tu jures, à la mairie, c'est le respect moral et physique de l'autre. TOUT est donc possible, dès que tout le monde est consentant...
A l'église, par contre, et selon la formulation, les époux promettent, ils s'engagent, ils jurent. Pas de se respecter mutuellement, hein, non, ils s'engagent à un truc incroyable : s'aimer jusqu'à la mort. C'est à dire qu'ils promettent à Dieu - la chose la plus importante ever, donc, dans leur référentiel - qu'ils sont sûrs de leurs sentiments au moment de la signature (ça, normal) mais aussi et surtout qu'ils sont sûrs de leurs sentiments futurs, et ce, quoi qu'il arrive, en bien, en mal ou en jupe très courte. Ils affirment contrôler leurs sentiments (et pulsions...) pour s'aimer à tout jamais. Si si, il est bien question de contrôle : on ne peut promettre que ce qu'on l'on maîtrise. Personne ne peut promettre qu'il neigera à Noël. Par contre, ils promettent qu'ils s'aimeront jusqu'à la mort (Ou est-ce là une promesse de crime passionnel déguisée ? Scandale !). M'enfin, si cette promesse peut être faite en l'air (invalidant une partie de la vision sacrée du mariage), le curé, lui, la prend pour argent comptant : j'ai déjà ouï un curé sermonner les divorcés dans l'assistance d'un mariage (à coups de "on ne savait pas bien, on s'est trompé, c'est ça ? On ne se trompe pas lorsqu'on vient consacrer son mariage devant Dieu : on sait et on s'engage !").
Alors oui, ceux qui font la promesse de ne jamais se planter, d'être toujours juste et honnête, ils m'impressionnent. Ceux qui ont la certitude de s'aimer toujours aussi. Faut être sacrément amoureux et confiant.
"Ce que Dieu a uni, que l'Homme ne le sépare pas."