Et moi, et moi, et moi ?
Tu te souviens, j'avais commencé un article sur les égocentriques du monde musical : ceux qui font ressortir leur nom et regroupent leurs petits camarades tout aussi méritants sous un nom générique, sous la forme MOI et les AUTRES. Ca avait commencé avec François, Florence et Noah, puis ça avait continué avec Anthony, Sonny et Josh, et bien figure toi que j'en découvre de nouveaux TOUS LES JOURS. Et donc j'écoute. Et je partage. Cadeau !
# Sallie Ford and the Sound Outside
Tu aimes les voix rock qui tachent et les sons vintage ? Voilà Sallie Ford et son son de dehors : rockabilly, folk, country, comment savoir ? L'ambiance saloon, punchy, langoureuse, accompagnée de la voix eraillée de Sallie Ford, qui n'hésite pas à tirer dans le presque symphonique (alors que c'est juste saturé, hein). Le résultat ne se fait pas attendre : Dirty radio (2011) est un bon cru, qu'on n'écouterait volontiers par morceaux dans un bar, en concert ou en bagnole. Méfie-toi : c'est bien trop joyeux et terrien pour meubler tes soirées (fussent-elles PVFC).
# Pete and the Pirates
Encore des Anglais qui font de l'indie rock. Ils sont 5, dont deux Pete. A cinq, ils sont capables de te faire te dandiner où que tu sois. Métro, bar, concert, soirée : tu ne résistes pas à leur rock qui rappelle par beaucoup de points le travail mélodique des Beatles (simple, mais efficace), avec le travail de basses façon 70's, et un soupçons de synthés (façon électro 2000's) : le résultat est plutôt pimpant, et vraiment sympa. Après un premier album en 2008, ils ont sorti One thousand pictures (2011), une vraie réussite. Ils doivent être en tournée quelquepart.
# Micachu and the Shapes
Dans la famille "bordéliques", ils se posent là. Tu as déjà vu une nana composer une symphonie pour le Philharmonique de Londres ET détonner sur la scène house garage londonienne en même temps ? Micachu (née Mica Levi quelque part en Angleterre) est de ce genre. Avec son groupe, elle a pondu des cédés dub électro, trip pop, euro grunge, ce que tu veux, de toute façon c'est le travail de la composition qui importe. Sur Never (2012), tu trouveras quelques pépites, comme Easy ou Slick. Mais c'est à peu près tout... n'est pas underground qui veut.
# Esben and the Witch
Y'a du génie là-dedans. Le groupe britannique s'est lancé comme défi d' "explorer ce qui n'a jamais été exploré". Ambitieux. Mais le résultat, s'il ne semble pas absolument incroyable, est méga séduisant. Je suis sous le charme d'Argyria, extrait de Violet Cries, leur premier album (2010). Entre electro planante - tendance "sous stupéfiants" - et accents pop-rocks, Esben and the Witch (qui semble tirer son nom d'un conte danois) la joue sérieux, habité, délirant... et longuet. Le prochain cédé est prévu pour janvier 2013. #impatience.
# Guillaume and the Coutu Dumonts
Au départ, Guillaume Coutu-Dumont est de Montréal. Mais maintenant, il est basé à Berlin. Pourquoi ? Parce qu'il aime l'électro, parce qu'il travaille l'électro, parce qu'il a découvert les percussions, l'électroacoustique, la techno et qu'il voue une sorte de culte à la musique qui influe sur l'esprit. La preuve : un album composé +/- en famille, Breaking the fourth wall (2010) et une nouvelle livraison 2012, Twice around the sun (a.k.a le temps qui sépare les deux albums), très dans la mouvance Bains Douches... donc musique d'ambiance, répétitive, élaborée à partir de boucles, de samples, de machines à recomposer de la musique psychotique. Vite lassant.
# Christine and the Queens
Etrange affaire que cette Christine. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Et est-ce le Queens ou les reines ? Indice : son site officiel est présenté en français, elle chante en français ET en anglais, elle peut tout aussi bien être en France qu'aux US (en expat') ou au Québec. Christine a pondu un court album (5 titres - pas facile de se faire une idée) sobrement intitulé Mac Abbey. Jeu de mot ou vision programmatique ? Cripple ressemble à ces vieux tubes piano-pop des années 90 (façon Sinead O'Connor)(en moins éthéré), Narcissus is black est plutôt inqualifiable (croisement new age / variét ?), Amazoniaque semble avoir été écrit pour Elsa (enfant), Safe and holy tente le virage électro, mais sort un peu du décor, et Drifter tente carrément le délire électro-spirituel. On se croirait dans du Vangélis. Où ça chante. Beeeeh. Leur site.