C'est pas que ce soit absolument indispensable, ni que ce soit véritablement inévitable, non, mais il y a une chose après laquelle chacun d'entre nous court plus ou moins à partir du moment où il
a dépassé son Oedipe : l'amour.
Volontairement, je ne mets pas de grand A. J'y reviendrai. L'amour, donc, c'est ce sentiment ténu et pourtant si euphorisant, si ravissant, si simple. Une dépendance certaine, mais douce, en rien
oppressante. Un sentiment original qui fait que tu veux prendre soin de quelqu'un et que cette personne prenne soin de toi. Partager, donner du plaisir, rendre heureux/se. Un truc étrange qui,
dans le cerveau, te ramène sans cesse le nom de l'être aimé dans tes pensées, dans tes rêves, même. Tu voudrais tout savoir pour le/la satisfaire, tout partager, tout donner. Tu le fais
naturellement, d'ailleurs. Et même pas par statégie. Quand tu commences à réfléchir en termes de donnant-donnant, c'est qu'il y a déjà un bilan de fait, et souvent, si tu y viens, c'est qu'il est
déséquilibré. Et quand il y a déséquilibre, il y a danger. En général, personne n'est à blâmer et c'est désagréable pour tout le monde. Revenons sur le bonheur. S'il n'existe pas, on peut courir
après. Les Américains en ont fait un sine qua non de leur constitution. Nous, le bonheur, on le cherche dans l'accomplissement, dans le progrès, dans l'amélioration d'une routine qui ne
peut se passer d'un sourire permanent envoyé par voie nerveuse du coeur au cerveau. L'amour, c'est une des clés de la sérénité, sans aucun doute. Et la sérénité, c'est ce qui se rapproche le
plus, pour moi, du bonheur.
Il y a l'amour familial. C'est un amour interdit, incestueux, hérité de l'Oedipe. C'est la volonté de possession que l'on refoule au plus profond de soi-même (isn't it, Freud ?). Cet amour-là se dit, se témoigne, mais se réfreine toujours, et c'est tellement bien accepté par l'inconscient que la conscience trouve ça normal. Tant mieux.
Il y a l'amour amical. Une proximité d'esprit et de comportement tellement importante qu'elle rend les gens indispensables. Presque par narcissisme : on apprécie chez l'ami(e) des qualités que l'on aimerait avoir ou que l'on croit posséder. L'amitié se passe de tout autre désir : ni charnel, ni intellectuel. Le seul désir, c'est d'être en confiance, mutuellement. On partage, on dévoile, parce qu'on a l'un sur l'autre la possibilité d'épauler au mieux.
Il y a l'amour physique. La libido, c'est instinctif. C'est un des restes non éduqués de nos pulsions ancestrales qui nous pousse à la reproduction. Le désir, par contre, module la libido en lui mettant des critères esthétiques et épicuriens. La sexualité a donc vu augmenter la prégnance du désir sur la libido. Aujourd'hui, plus que la reproduction, il est question d eplaisir. On ne pense plus "renouvellement de la communauté" mais "plaisir personnel partagé".
De ces trois-là, aucun ne mérite vraiment le mot "amour", peut-être. Pour moi, comme pour toi sans doute, l'amour, c'est l'attirance que l'on ressent pour une personne. Qui a l'exclusivité. Qui semble la mériter. Et qui te la donnes en retour. C'est tacite, c'est doux, c'est rassurant. Sauf que ...
Il y a l'amour familial. C'est un amour interdit, incestueux, hérité de l'Oedipe. C'est la volonté de possession que l'on refoule au plus profond de soi-même (isn't it, Freud ?). Cet amour-là se dit, se témoigne, mais se réfreine toujours, et c'est tellement bien accepté par l'inconscient que la conscience trouve ça normal. Tant mieux.
Il y a l'amour amical. Une proximité d'esprit et de comportement tellement importante qu'elle rend les gens indispensables. Presque par narcissisme : on apprécie chez l'ami(e) des qualités que l'on aimerait avoir ou que l'on croit posséder. L'amitié se passe de tout autre désir : ni charnel, ni intellectuel. Le seul désir, c'est d'être en confiance, mutuellement. On partage, on dévoile, parce qu'on a l'un sur l'autre la possibilité d'épauler au mieux.
Il y a l'amour physique. La libido, c'est instinctif. C'est un des restes non éduqués de nos pulsions ancestrales qui nous pousse à la reproduction. Le désir, par contre, module la libido en lui mettant des critères esthétiques et épicuriens. La sexualité a donc vu augmenter la prégnance du désir sur la libido. Aujourd'hui, plus que la reproduction, il est question d eplaisir. On ne pense plus "renouvellement de la communauté" mais "plaisir personnel partagé".
De ces trois-là, aucun ne mérite vraiment le mot "amour", peut-être. Pour moi, comme pour toi sans doute, l'amour, c'est l'attirance que l'on ressent pour une personne. Qui a l'exclusivité. Qui semble la mériter. Et qui te la donnes en retour. C'est tacite, c'est doux, c'est rassurant. Sauf que ...
Quid de l'Amour avec un grand A ? La majuscule crée un concept : l'Amour, ce n'est plus le sentiment que l'on ressent, mais le fait de ressentir ce sentiment. En d'autres termes, l'Amour, c'est
le fait d'aimer. Parfois, on croit être amoureux/se de quelqu'un. En fait, on est souvent amoureux de l'Amour : on aime aimer. C'est ce qui nous pousse à nous jeter aveuglément dans les bras
du/de la premier(e) venu(e) et de se croire amoureux à jamais. Or, très vite, on se rend compte des mille et un défauts du/de la partenaire, on est amoureux non pas de la personne, mais tout
court. Amoureux, c'est un état, pas une relation. C'est individuel, pas commun aux deux. Amoureux de l'Amour, c'est plaisant tant qu'on reste déconnecté de l'autre. Et c'est souvent ce qui
provoque les ruptures : c'est quand on se rend compte de ce gouffre entre l'émotion ressentie et la réalité de la situation.
Foutu fonctionnement individuel.