C'est le prénom de Raphaël. C'est aussi celui de Nicolas, et ça c'est vraiment drôle.
Raphaël, c'est un garçon dont le boulot est d'avoir les idées claires. Ou de les mettre au clair. Un truc dans ce goût là. Philosophie Magazine, France Culture, Arté : il est partout il peut être, et il y distille son ton pédagogue et ses grands gestes quand il parle (oui, alors dans Philo Mag, c'est pas évident, mais faut l'imaginer). A la radio, il pond Les nouveaux chemins de la connaissance, une émission (que tu connais déjà, n'est-ce pas) qui parle de tout de façon intelligente et (en général) assez marrante, mais qu'en fait très peu connaissent parce qu'en fait, ça passe de 10 à 11h, et qu'on est plutôt rivés sur Facebook à déconner avec les collègues sur la couleur de la chemise de Bertrand, de la compta, qui avait la même avant-hier, déjà (et donc là, tu te rends compte que tu t'es fait avoir, petit malin). Mais c'est pareil, on a du mal à voir ses grands gestes, à Raph', sur France Cu.
Du coup, Raphaël, ne pouvant perdre ce don de la nature consistant à mimer ce qu'il dit tout en le disant distinctement (z'auraient été fiers à la Star Ac), il a vu qu'il était aussi pas mal photogénique (si si, il plaît à ma soeur), et donc qu'il passerait bien à la télé. L'effet Demorand, sans doute. Du coup, sur Arté, il anime Philosophie*, diffusée touuuuus les dimanches juste avant ton brunch (ou après ta messe). Il aborde un thème avec un philosophe vivant, ils papotent, tout ça, en se baladant dans un loft ou un atelier d'artiste (quoi, c'est pas comme si c'était la chaîne préférée des bobos, hein), où ils évoquent, avec des livres qui traînent ça et là (tout à fait par hasard ...), les concepts des auteurs passés.
A noter : on n'y a pas encore vu ni Onfray ni BHL. Quoipourquecomment ? L'émission veut présenter des philosophes simples, sans représentation, sans théâtralité ... et surtout, des philosophes qui ne font pas trop d'ombres à Raphaël (parce qu'il est plus joli dans la lumière). Du coup, c'est Enthoven qui assure la théâtralité. Parce que sur le fond, c'est du Arté : simple, concis, sans trois kilomètres de paraboles hyperboliques. Et sur la forme, c'est du Arté aussi : des petites animations simples (à la Karambolage ou à la Dessous des cartes), des petits inserts carrés basiques, des mots/phrases clés repris, ... Bref, pour que l'émission se détache un peu de ces autres programmes un poil déshumanisés (puisqu'ils fonctionnent sur le principe de la voix off), ben là, y'a Raphaël qui fait le beau, le concentré, le charmeur, l'intelligent, le "tiens, une remarque anodine et tout à fait à propos ..." à l'écran. Une caméra suit leur petite promenade (ils sont donc péripatéticiens), leur tourne autour, zomme et manque de se casser la gueule dans un escalier descendu à reculons. Extrait (qui parle de l'inspiration créative)(et Raphaël est au summet de son jeu théâtral digne de Plus Belle La Vie)(heureusement que le dialogue est intéressant)(bref, extrait).
Comme je sais que la touche 7 de ta télécommande ne fonctionne plus (et donc que tu ne peux plus aller sur Arté), je te mets le lien de cette délicieuse émission d'aujourd'hui, sur le toucher, avec Clara da Silva. Une conversation comme j'en ai très souvent avec Cacahuète quand on trinque dans le carré VIP du Point Ephémère. (Jamais, donc.)
Tout ça pour dire : Raphaël, t'en fais des caisses, mais j'adore ce que tu fais. Et pour moi qui n'ai jamais vraiment saisi comment intégrer Schopenhauer à ma réalité quotidienne, ça fait du bien. Et puis c'est toujours mieux que de regarder Drucker.
* Ce qui fait que n'importe quelle émission d'Arté sera toujours super classe, c'est son titre. Chez Arté, ils ont compris, que c'est pas la peine de faire de la périphrase : le titre te renseigne sur ce que tu vas voir. Tanz (feu), L'art et la manière, Kurz, le dessous des cartes, ou encore Philosophie, donc. (Y'a que Giordano Hebdo où, à la limite, on peut avoir des doutes ...)(Je déconne, Isa, j'la kiffe, ton émission).