Nous l'avions invitée sur le Podium de la Marche des Fiertés de Paris il y a quelques jours. Elle a littéralement scotché la foule sur la place de la République, les faisant danser jusqu'à la fin de l'évènement, à 22 heures - alors que les fêtards quittent habituellement les lieux vers 20 heures. En annonçant sa venue, même les habitués des clubs LGBT de la capitale ont avoué ne pas connaître Jennifer Cardini, qui a pourtant été résidente au Pulp puis au Rex jusqu'en 2016, avant de s'offrir tous les clubs de la planète. La faute en est à la consommation nocturne : les clubbers se foutent bien de qui mixe, tant que ça pulse. Référence de la scène DJ hexagonale, il est désormais temps de retenir son nom, pour savoir où aller guincher.
Nul besoin de détailler son curriculum. De la new wave des années 70, des musiques de films et de l'italo-disco qui l'ont nourrie, elle a conservé le goût pour les lignes sonores minimalistes et pour les rythmiques nettes et soyeuses. Parmi la horde de noms masculins qui dessinent la French Touch des années 90 - de Laurent Garnier à Daft Punk en passant par St Germain - elle a su installer sa signature aux platines : les vrais fans de clubbing la connaissent et la suivent, jusqu'à ses propres labels, Correspondant (house et techno) et Dischi Autunno (expérimental). En parallèle, elle entraîne avec elle plein de femmes DJ, permettant un renouvellement de l'approche de la scène clubbing mais aussi de l'industrie musicale électro.
Ses sets mêlent - selon sa bio - techno expérimentale, acid house et nu-disco saturée. Dans les faits, les performances de Cardini aux platines alignent les lignes underground qui font danser aux mélodies qui font kiffer, et l'on n'est jamais perdu dans un maelstrom sonore aride et lassant.
> Son soundcloud
> l'interview pour Côté Club (Laurent Goumarre) sur France Inter du 7 nov. 2021