Les arts, les armes et les lois.
Tu connais les 7 merveilles du monde antique (le Colosse de Rhodes, la Pyramide de Khéops, le Mausolée d'Halicarnasse, les Jardins Suspendus de Babylone, le Temple d'Artémis à Ephèse, la Statue de Zeus à Olympie et le Grand Phare d'Alexandrie), et tu as entendu parler des 7 merveilles du monde moderne (la Grande Muraille de Chine, la cité perdue de Pétra, le Macchu Picchu, Chichen Itza, le Christ Rédempteur de Rio de Janeiro, le Colisée à Rome et le Taj Mahal). Tu t'es peut-être même dit que c'était un peu étrange que le Colisée, construit à l'époque antique, soit une merveille du monde moderne, et que la Pyramide de Khéops, seule antique encore visible, ne soit pas, alors, dans les modernes. Admettons.
Aujourd'hui, on n'y pense pas souvent, mais le sélectionneur officiel de l'équipe des Merveilles du Monde, c'est l'UNESCO. 195 membres, 66 ans d'expérience, des milliers de sites candidats, des centaines de sites inscrits au Patrimoine Mondial. Outre l'intérêt touristique, l'inscription d'un site, c'est la reconnaissance par les 195 membres que ce site a une valeur historique, culturelle, spirituelle, ce que tu veux, qui dépasse son seul contexte d'apparition pour devenir un symbole de ce que l'Homme a de meilleur : sensibilité, paix, créativité, amour, gloire et beauté.
L'UNESCO, c'est peut-être l'organisme des Nations Unies qui relève le plus de ce qui fait de l'Homme une créature admirable. L'UNESCO, c'est la capacité de croire que par l'Education, la Science et la Culture, on développe chez l'Homme ses qualités les plus nobles. C'est beau. Mais ça vient nécessairement après les besoins essentiels : manger (FAO), être en sécurité (ConSec / Casques Bleus), être en bonne santé (OMS), savoir le temps qu'il fait (OMM) et boursicoter (FMI). Résultat : l'UNESCO est un chouette bureau où on dit ce qu'on trouve important dans le monde, sans aucun moyens pour le défendre des agressions. C'est la rose du Petit Prince sans épines ni cloche en verre.
Résultat ? Ce sont les rois du "Attention, si vous vous laissez aller, vous allez perdre ce chef d'oeuvre de l'Humanité !". Alors oui, ça a permis de sauver Bakou, Dubrovnik, Abomey, Angkor, Tipasa et bien d'autres. Oui, ça permet d'attirer l'attention sur le fait qu'il faudrait prendre soin d'Assur, Bagrati, ou des ruines du Kilwa, ou qu'il faut faire gaffe à ce qu'on fait à Jérusalem, Séville ou St. Pétersbourg. Oui, ça permet de faire croire à tout le monde que Le Havre, c'est beau. Mais ça ne permet ni de vraiment financer les travaux de préservation, ni d'intervenir en cas de conflit ou de violence humaine.
La conséquence de la faiblesse de cette organisation de l'éducation, de l'esthétisme et du bon goût, c'est aussi le triste triptyque Bamiyan-Samarra-Tombouctou. 2001 : les Talibans dynamitent les trois Bouddhas géants de Bamiyan (Afghanistan), construits avant le VIIe siècle. 2006-2007 : des extrêmistes sunnites détruisent le dôme et les minarets de la Mosquée d'Or de Samarra (Irak), lieu de pèlerinage chiite du Xe siècle. 2012 : les islamistes d'Ansar Eddine détruisent sept mausolées de saints musulmans dans le cimetière protégé de Tombouctou (Mali).
Les Talibans et Ansar Eddine sont des sectes djihadistes. L'Islam est une belle religion qui apprend le respect à ses fidèles. Mais, comme toutes les autres, elle est aussi suivie par un gros tas d'imbéciles qui érigent l'intolérance, la brutalité et la bêtise au rang de valeurs acceptables. Al-Qaida en fait partie, et salit le Coran, le Prophète et la belle spiritualité musulmane. Honte à eux.
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