1997, 1997, ... Maintenant, ça nous paraît loin. Les années 1990 battaient encore leur plein, et on était loin de la nouvelle ère (les années 2000, qui commenceraient officiellement en 1999 avec Baby one more time et la fin de la carrière française des Hanson). Insouciants, joyeux, en plein n'importe quoi, parce que les années 1990 étaient comme ça, on ne savait pas, nous, que quelquechose de neuf arrivait à grand pas. On ne téléchargeait pas, on n'avait pas encore de téléphone portable greffé à la main, Mac se cassait la gueule, Tony Blair n'avait pas encore fait de connerie, mais Dieu punissait déjà les Anglais en balançant sauvagement Lady Di contre un pilier du tunnel du pont de l'Alma. Bref, 1997, c'était l'année de tous les possibles.
En musique, d'ailleurs, les Frenchies avaient extrêmement mauvais goût, puisqu'ils achetaient en masse du Ricky Martin hétéro, du Lara Fabian hurlant et du David Charvet en anglais. Les Anglais n'en menaient pas plus large avec du Puff Daddy en plein sample et du Elton John mielleux. Les Polonais, eux, se ruaient devant Spiceworld, donc bon, on va faire comme si on n'en savait rien. Les pauvres.
Cela dit, tout plein de petits chefs d'oeuvre perlaient ça et là, mais fallait déjà avoir un minimum de goût et de connaissances musicales pour ne pas suivre la folie médiatique de la musique soupe musicale de l'époque. En 1997, j'en menait pas large, oscillant entre Michael Jackson et Natalie Imbruglia. Non, ni Blur, ni Björk, ni Oasis, ni The Verve, ni Daft Punk, ni Morrissey, ni Radiohead n'étaient encore entrés en communication avec mon cerveau, mais il y avait quand même quelques trucs bien initiés par les clips d'M6, la nuit. Parmi ces trucs, un titre resté fétiche dont les paroles me semblent, parfois, affreusement m'enlever les mots de la bouche.
C'est Your woman, l'unique succès grand public de White Town.
Cadeau : tu peux voir un clip très original (pour l'époque) en cliquant ici.