Quand on parle de ciné, on n'est jamais objectif. Pareil pour moi : je suis exceptionnel de mauvaise foi, et t'auras bien du mal à me faire adopter l'idée inverse de celle que je défends. Et en guise de nouveau morceau de mauvaise foi à contester en pestant que j'ai rien capté au ciné, je te propose ce dilemme :
Qui est la meilleure actrice du monde : Meryl Streep ou Helen Mirren ?
D'emblée, je te dis immédiatement que non, Nicole Kidman, Michelle Pfeiffer, Jodie Foster et Julia Roberts ne peuvent pas prétendre au titre, parce que ... la première n'a que deux bons films à son palmarès (Dogville et Eyes Wide Shut), la troisième tout autant (Sam, je suis Sam et Les Liaisons Dangereuses), la troisième n'a rien fait d'exceptionnel depuis 2005 (The inside man), et la dernière ... hé, soyons sérieux ... Pour toutes les autres ... réfléchis bien.
Après, je dois bien avouer que ça manque d'un petit côté international ... On cherche encore les actrices asiatiques, africaines et sud-américaines grand public. Et les Européennes ont autant de casseroles que de bons films à leur actif (quand elles en ont, isn't it, Helène de Fougerolles ?)
Tout ça nécessite donc deux-trois critères, non ? Essayons.
1. Avoir du galon.
2. Avoir tourné pour des dieux de la caméra.
3. Avoir réussi de bonnes comédies et de grands drames.
4. Avoir formé au moins un couple mythique.
5. Savoir être sensuelle et/ou hystérique.
6. Avoir remporté des prix un peu partout.
C'est déjà pas mal, non ? Alors, Helen ou Meryl ?
< Helen Mirren, y'a longtemps.
Meryl Streep, y'a longtemps aussi. >
1. Avoir du galon.
Helen tourne depuis 1969 et liste une quarantaine de films à son actif.
Meryl tourne depuis 1977, mais a déjà joué dans près de cinquante films.
2. Avoir tourné pour des dieux de la caméra.
Helen a tourné pour Peter Greenaway, John Boorman, Stephen Frears, Robert Altman, Sidney Lumet.
Meryl a tourné pour Steven Spielberg, Spike Jonze, Woody Allen, Sidney Pollack, Robert Zemeckis, Clint Eastwood, Robert Altman, Stephen Daldry.
3. Avoir réussi de bonnes comédies ...
Pour Helen, RED (R. Schwentke, 2010).
Pour Meryl, The devil wears Prada (D. Franckel, 2006).
3bis. ... et de grands drames.
Pour Helen : The Queen (S. Frears, 2006).
Pour Meryl : Kramer vs Kramer (R. Benton, 1978).
4. Avoir formé au moins un couple mythique.
Dans les deux cas, c'est pas facile-facile. Pas mythique du tout, même, en fait.
Pour Helen : euh ... avec Michael Sheen dans The Queen (S. Frears, 2006).
Pour Meryl : avec Clint Eastwood dans Sur la route de Madison (C. Eastwood, 1995) ou avec Dustin Hoffmann dans Kramer vs Kramer (R. Benton, 1978).
5. Savoir être sensuelle ...
Pour Helen : Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (P. Greenaway, 1989).
Pour Meryl : La mort vous va si bien (R. Zemeckis, 1992).
5bis. ... ou hystérique.
Pour Helen : Tolstoï (M. Hoffmann, 2009).
Pour Meryl : She-Devil (S. Seidelmann, 1989).
6. Avoir remporté des prix un peu partout.
Pour Helen : Cannes (1984 et 1995), Venise (2006), Golden Globe, Oscar et European Film Award (2007)...
Pour Meryl : Oscar (1980 et 1983), BAFTA (1981), Australian Film Institute Award (1988), Berlin (2003), Cannes (1989), Moscou (2004), César (2004), ... et 6 Golden Globes pour le cinéma.
Evidemment, là, tu te dis : Meryl écrase grave Helen. C'est objectif, c'est net, sans bavure, indiscutable. En même temps, Helen, on la connaît moins, mais elle commence à pas mal faire parler d'elle ... Alors, un peu de mauvaise foi ?
Moi je triche : je choisis ... les deux.