# Dionysos - Bird'n'Roll
Fini la Jeditude, mais le bon rock qui secoue reste là. Toutefois, Mathias Malzieu - un musicos un poil déguinglé comme on les aime - a emmené Dionysos sur les pas du be-bop, du swing et d'un rock moins électro, plus bal pop'. Tu as déjà entendu Cloudman et Bird'n'Roll, sortis en single, tu as donc entendu les rythmiques et les compositions faites pour chanteur à banane. Ukulélé, glockenspiel, mélodica, tout ça ! Le résultat est probant, on sent la veine typique du rock français, augmenté de la créativité d'un groupe qui maîtrise les codes de la compo et de l'interprétation. L'écriture est vraiment aboutie, autant dans les textes que dans les sons : petites histoires, personnages, notre monde à nous avec une plume Malzieu offrant même une partie de son roman Métamorphoses en bord de ciel à l'univers de Bird'n'Roll.
Gros J'AIME personnel pour June Carter en slim, rock sexy, mais surtout pour Dreamoscope, far west électrisé, Dark side et son côté beach-boysien, Le retour de Jack l'Inventeur, vrai conte qui enfle.
Le plus ? Le bird'n'roll, une danse créée par le groupe, pour que l'auditeur danse, libère des endorphines et ainsi, jouisse encore plus de la musique. Regarde, tout est là :dionyweb.
# R.wan - Peau Rouge
R.wan, le type est entre bal-musette version 2.0 (au sein du groupe Java) et rap-variétoche. On a donc un phrasé simple, entre rap et chant, une musique relevant de tout ce qui se déguste habituellement dans les petites salles autour d'un verre de rouge, un texte plein de clins d'oeil, de jeux de mots, de sourires, d'argot sans trop de vulgarité : Banco ! Il règle ses comptes avec l'Amérique (Américaine), les anti-rouquins (Peau rouge), évoque le génocide (Le papier d'Arménie), la mafia : bref, il égratigne les clichés, s'oppose à la pensée unique en faisant varier l'angle de vue, et c'est plutôt bon pour le moral.
Gros J'AIME pour Julie, à la diction incroyable, Mélodie en sous-sol, rap symphonique, La marge, pour son ambiance jazz-électro-déprimo-film des 50's.
Le plus ? Une tournée de ouf qui donne sacrément envie d'y aller.
# Amadou & Mariam - Folila
Etrange phénomène que ce couple de Maliens. Ils ont réussi à déringardiser la musique africaine avec leur Dimanche à Bamako (2004, co-signé Manu Chao), et pourtant, ils restent ringardidouilles par bien des aspects (ces lunettes de soleil bling bling, là...)(huhu). Les voilà de retour, avec Folila, et tout un tas de featurings de génie. Santigold sur un Dougou Badia, bijou de pop-rock africain, Bertrand Cantat (au style reconnaissable illico) sur 4 titres dont le très enivrant Another way, Jake superhot Shears (des Scissor Sisters !) sur un Metemya cinématographique... Et figure toi que, outre un vrai son africain dépoussiéré par la clairvoyance auditive d'A&M, Folila regorge de pépites, entre le rythm'n'blues un peu rock - voire western ! - Metemya, le compagnie-créolesque C'est pas facile pour les aigles, le funky Wily Kataso... La note commune est donc cachée les textes (anglais, français, bambara) et dans la façon très personnelle d'A&M de poser leurs voix sur des musiques qui, elles, elles, varient énormément. Un vrai bol d'air frais !
Le plus ? Le retour sous les spots de la musique populaire de Bertrand Cantat, dont la vie privée nous regarde pas, et que bon sang il est doué en musique, ce couillon.