"Oh, c'est la pub Vania !"
La pub, c'est un truc incroyable. Ca te révèle un pan de la personnalité des gens qui en parlent. Ca prouve leur ouverture d'esprit, ça montre les connexions qu'ils font, la profondeur de leur
esprit critique. Une démarche dont Culture Pub serait le curseur médian, une sorte d'idéal de réflexion, à la fois pertinent, drôle et curieux. En dessous, il y a ceux qui, en
entendant quelques notes de Glorious, s'écrient "c'est la pub Nutella !", et au dessus, ceux qui commentent pendant 45 minutes la connexion entre Les douze travaux d'Astérix et
Coluche.
J'en suis pas non plus à désirer que tout le monde se mette à dire "Oh, j'adore No siamo zingarelle - un extrait de la Traviata de Verdi, datant de 1853 !" / T'imagines,
l'angoisse ? Mais tu reconnais qu'il y a un juste milieu. Quelquechose qui sépare l'homme de la bécasse. Je me dis que les gens ne sont pas assez curieux. Combien sont allés écouter le Always
on the run de Yuksek ("Oh, la pub Peugeot !") en entier ? C'est pas tant qu'il faudrait tout connaître de tout, mais quand quelquechose est bien, il faudrait se prendre en main
pour en savoir plus. Pas seulement pour l'artiste qui se frotte les mains avec ses royalties cache derrière, mais pour
l'élargissement de tes horizons, pour te dépasser. Un truc un peu sain, allant au delà des limites structurelles des propositions médiatiques.
On va dire que je fais encore des histoires pour rien. M'enfin, je suis tristoune de voir certaines musiques - bonnes comme moins bonnes - réduites à leur utilisation
publicitaire. "The world is great to suckers..." chante Peter van Poehl, dont le The story of the impossible a été finalement hacké par les cahiers ClairFontaine.