S'il y a bien un truc auquel tu ne peux pas échapper, c'est l'été. (Même si ces derniers jours, c'est pas gagné gagné...)
Non, mais sinon, tu ne peux pas échapper au déluge de trucs qui vont avec l'été : les cahiers de vacances, la météo des plages, les mots "juillettiste", "aoûtien" et "chassé-croisé", les pubs pour Oenobiol et Nivea Sun, l'absence de William Leymergie dans Télématin et la présence prolongée de Pascale Clark sur Inter le matin.
Et puis, y'a un phénomène sympa, c'est la sélection musicale faite par une radio/un magazine/un DJ de camping. Si si, tu sais, les compil', elles sortent pendant deux périodes : Noël (sous le génialissimement marketing titre "Tubes année n+1") et l'été. Du coup, je ne résisterai pas à te faire, some day, de l'analyse de compil', parce qu'ils sont bien gentils, hein, mais au milieu de tubes internationaux, ils glissent toujours des trucs improbables. Là, en plus, je t'ai trouvé une compil' au titre bien drôle, qui révèle la posture "défricheur de talents" qui, en fait, ne comporte aucune révélation incroyable : celle de Tsugi, sobrement intitulée "10 titres essentiels que vous ne connaissez pas encore". Et pour cause, y'a pas un seul titre qui mérite d'être sauvé. Alors bon, je n'ai pas pas écouté la galette sous ecta, du coup je me suis endormi au troisième morceau. Et pourtant, il n'était que 15h, hein. Donc c'est pas parce que j'avais envie de dodo.
Du coup, je te propose ma propre compil' de l'été, que je te colle dans le petit lecteur en haut à gauche, là. Ni meilleure ni pire que les autres (même si, bon, y'a l'Extravadance d'NRJ, là, quand même, la concurrence est rude ...), c'est un peu le top du must du meilleur de ce qu'il y aurait eu dans mon iPod si je ne me l'étais pas fait tirer il y a trois semaines dans un bar même pas chelou de Gambetta.
1) Summer Vintage
The Beach Boys - I get around (1964)
Quoi de plus rafraîchissant, en cet été caniculaire (et cette radieuse fin août) que les garçons de la plage ? Hein ? Non, c'est pas vraiment leur plus grand hit, c'est vrai. Mais c'est celui que je trouve le plus actuel. Celui qui, dans sa version originale, aura le moins vieilli : rythme endiablé, voix suraigües, répétitions très à la mode ... Et puis hé, les Beach Boys, ça s'écoute quand même mieux que les Beatles, sur la plage, hein.
Véronique Sanson - Chanson sur ma drôle de vie (1972)
C'est frais, c'est pimpant, c'est dansant ... Remis au goût du jour par Tout ce qui brille, où Géraldine Nakache et Leïla Bekhti le chantaient en dansant, je me suis pris d'affection pour ce discours positiviste à fond (moi qui y suis pourtant assez réfractaire), cette mélodie joyeuse et padadada de fin de titre. Estival, non ?
Robyn - Show me love (1997)
Tu te souviens, j'avais fait un blabla à son sujet, il y a quelques temps ... Définitivement mieux que l'Américaine Mandy Moore, la Suédoise Robyn avait fait son petit boeuf avec cette girly song très très teintée d'années 90. Banco, la réécouter m'a refilé l'envie de me remuer. Du coup, les yeahyeahyeah de début et les mauvais synthés, que je n'avais pas kiffés à l'époque (j'avais même pas 15 ans), m'amusent beaucoup, en ce moment. Dont acte.
2) Revisited Hits
The Baseballs - Hey there Delilah
Alors eux, ils se sont fait connaître avec leur reprise épique d'Umbrella, en version sixties, genre ... Beach Boys (les voix suraigües en moins) ou Elvis Presley (je dis ça par rapport au vibrato volontairement poussé dans les graves, hein). Et bien, ils ont commis un album complet dans ce genre là (qui s'appelle, en vrai, le rockabilly). Et, dans le tas, le récent Hey there Delilah, le tube 2004 des Plain White T's. Et bien je le trouve bien, moi, ce morceau. Ca lui enlève un peu de son sérieux, ça lui ajoute un petit côté léger, limite pas grave, genre "Hého, Délilah, tu mérites qu'on te chante une chanson pour faire danser tes copines".
Ben l'Oncle Soul - Say you'll be there
Lui, c'est un peu la même recette : il se fait connaître avec un très gros tube récent (Seven Nation Army, des White Stripes) qu'il revisite en mode soul, limite funk. Et ça marche. Et puis, y'en a tout un album. Et, dans le tas, un petit morceau bien trouvé, sorti tout droit de mes années collège, avec THE quintette au succès interplanétaire (car oui, je reste persuadé qu'ils écoutaient les Spice Girls, sur la station Mir)(qui n'est pas une planète)(mais bon, hein). En version soul, Say you'll be there nous fait sourire, et Ben lui-même s'en amuse ("and won't you sing it with me ?"). Bref. On dansait dessus à l'été 1997, on dansera encore dessus fin août 2010. Enfin, moi, en tout cas ...
3) Les revenants
JP Nataf - Monkey
Tu te souviens des Innocents ? Non ? Ni Colore, ni Un monde
parfait ? Mais tu n'écoutais vraiment que de la soupe dans les années 90 ? Bon, ben le groupe, c'est fini, et depuis, le chanteur se fait du solo ... discret. Résultat : ça sonne comme
du Souchon romantique, moi j'aime bien. Jouant sur l'anglicisme I miss you > I manque you > I Monkey, la balade est douce-amère, et c'est bien ce dont on a besoin ... "parce qu'on a tous
ressenti quelque chose comme ça une fois dans sa vie".
Françoise Hardy - Noir sur Blanc
Elle, au moins, je suis sûr que tu sais de qui il s'agit. Bon, en dehors du fait qu'elle ne fait plus de super-méga-hit depuis un moment, on ne peut pas s'empêcher d'y revenir. Moi, je kiffe
encore. Et Louis, mon Louis à moi, il a écouté ce titre, Noir sur Blanc, et il a aimé. Il m'en a parlé. J'ai écouté. J'ai aimé. Donc je te fais partager ce petit moment de vérité, où une
femme se met à nu pour transmettre ses petites appréhensions. On écoute, et on profite.
Robyn feat. Kleerup - In every heartbeat
Tu l'as eue dans les Vintage, elle est encore active. Et ce qu'elle fait aujourd'hui, résolument dans l'air du temps (électro-pop, oui oui), a retenu mon attention ce jour de printemps où je
découvrais son clip à la téloche. Je t'en avais déjà parlé ici avant, je n'en démord
pas : la Suède nous apporte définitivement de très bonnes choses ... et ce, régulièrement, depuis ABBA. En mieux.
4) Du bonheur dans tous les sens
Soan - Next time
Et là tu te dis "Déjà que le début de la compil' sent le pâté, là, on touche le fond". Ben non, justement. En ce moment, je n'écoute que ça, et Soan, l'enfant terrible de la Nouvelle Star en ce
qu'il synthétise tous les gagnants arrivés jusque là au bout de l'émission (Willem excepté), signe avec ce nouveau single un tube-à-jeunes, un truc rock à toute vitesse, avec des gros mots dans
les paroles, et tout un tas d'attitudes faisant penser à Louise Attaque, par exemple. En attendant (et puisque je suis - encore - jeune), j'adhère. Voilà voilà.
69 - Novo Rock
Voilà de la musique décalée, un peu. Deux-trois mesures de guitare imposent la rythmique, en fond, et répétés dans tous les sens, ça te fait une chanson. Tu rajoutes un type qui joue avec sa
voix, et ça te colle un côté louf'dingue. Qu'est-ce qu'on peut rajouter encore ? Des choeurs d'enfants sur le refrain ! Ouais, ça a le vent en poupe, ça (depuis les Choristes, t'imagines bien)...
Et puis des arrangements d'ambiance. Des casseroles ici, des frottements là, ... Et au final ? Un morceau qui fait bien rigoler, moi, je dis. Idéal pour les fiestas sangriées.
Zéro Degré feat. Le Chapelier Fou - Une boule dans la gorge
Du violon pour la nostalgie, du synthé mouliné au modulator pour l'irréel, et ce son qui enfle, encore, et encore un peu. Esotérique, planante ... Dans un film, le temps s'arrêterait, sur cette
musique. Les personnages seraient dans le vide. Et le texte défilerait. Tiens, ces quelques phrases, apparemment prononcées par un garçon sensible. Une engueulade ? Un petit règlement de comptes,
on dirait. Et le retour des violons. Ce serait un film français. Comme ceux qu'on aime, ceux qui font oublier le temps, qui aiment provoquer une pointe d'ennui. Qui nous perd dans nos pensées.
Dans la mer.
General Elektriks - Gathering all the lost loves
Bon, eux, je te les présente plus, normalement. Mais écoute bien les paroles, cette fois. L'été, c'est le moment des histoires courtes, des romances rapides, qui ne durent pas longtemps ... et ça tombe bien, elles ne sont pas faites pour durer. On ne veut pas qu'elles durent, même. La musique est douce, sans accents : on se laisse porter, on profite, on se cale profondément dans son transat' en contemplant le sourire de cette jolie fille qu'on n'embrassera plus que quelques fois encore, avant de rentrer ...
Curry & Coco - Top of the Pop
Eux non plus, je te les présente pas, normalement. Plus électro qu'MGMT, plus pop que les Scissor Sisters, moins dub que Mika ... ils propsent une troisième voie plutôt vitaminée. Mais un peu vintageounette quand même : c'est vrai, on se croirait au climax des années 1980 avec toute cette réverbération. N'empêche, ça se laisse bien écouter. En fait, c'est encore mieux en live.
Hey Hey My My - We're not meant to last
Humpf. Là encore, en principe, si t'as bonne mémoire ... Hey Hey My My, qui ont toutes les chances de passer inaperçus, sinon de quelques aficionados (dont je ferai partie, par principe)(la
"happy few attitude", hein), ont quand même signé un bon petit album. Et dedans, un de mes titres chouchous, We're not meant to last, pour son petit côté insolent et indolent. Comme une
façon de dire "attention, rien ne dure vraiment ..." Même pas l'été. Pfff.