Je retourne au bestiaire
Tu le sais, je ne fais jamais l'apologie d'un parti ou de leurs idées. N'abordant jamais le fond (qui le fait vraiment, après tout ?), je me repais par contre de leur rhétorique, souvent bien plus signifiante, et dont les médias font leurs choux gras avec, cela dit, peu de suite dans les idées.
C'est vrai : lequel d'entre nos brillants journalistes a mis en lumière l'incroyable course à la stigmatisation haineuse que cette ridicule campagne 2012 nous sert quasi quotidiennement ? Haine de groupe (contre les riches, contre les chômeurs, les sans-papiers, les fraudeurs, les homos...) ou haine ad hominem (Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn, ...). Qui sont-ils, tous, responsables politiques et militants, pour juger du bien et du mal, de l'indignité d'une idée ou de la médiocrité d'untel ? Il y a deux siècles et demi, on aurait dit que chacun s'empresse de dénoncer la tare de l'autre pour mieux cacher la sienne.
Qu'il y ait un besoin de changement, c'est indéniable. Qu'il faille qu'une buse entraîne des moutons contre un bouc-émissaire au nom de l'intérêt national, je crois que c'est non seulement inutile, mais surtout dangereux. Parce qu'à force d'entraîner la haine entre les parties, on creuse la division du tout. Vous dites que la France est une belle nation, que les Français sont riches de leur diversité qui a fait leur force. MM. Hollande et Sarkozy, rappelez-vous de cela : montez les Français les uns contre les autres, vous récolterez la guerre civile. Vous dites vouloir rassembler des Français que vous ne cessez de diviser en clans. Bon courage, vous en aurez besoin : les mafias idéologiques se renouvellent toujours.