Ca fait peur, ce titre, hein ?
Reconnais-le : là, tu n'as pas envie de continuer. d'ailleurs, avec un peu de chance, tu ne lis déjà plus.
Pourtant, il y a du bon à traverser des ouvrages philosophiques, de temps à autres. Y'a pas longtemps, je me vautrais non sans délectation dans Le corps utopique et Les hétérotopies de Michel Foucault (pour mémoire : 1926-1984). Etonné par son style simple, ample, précis et poétique à la fois, je l'ai dévoré en quelques heures. Ravi, que j'étais.
Voyez plutôt :
"Mon corps, c'est le lieu sans recours où je suis condamné."
Jusque là, rien d'incroyable, hein. T'en es capable avec un verre d'Aquavit dans le ventre.
"L'utopie, c'est un lieu hors de tous les lieux, mais c'est un lieu où j'aurai un corps sans corps, un corps qui sera beau, limpide, transparent, lumineux, véloce, colossal dans sa puissance, infini dans sa durée, délié, invisible, protégé, toujours transfiguré ; et il se peut bien que l'utopie première, celle qui la plus indéracinable dans le coeur des hommes, ce soit précisément l'utopie d'un corps incorporel."
Là, avouons-le, ça claque. Respect, Michel.
Reconnais-le : là, tu n'as pas envie de continuer. d'ailleurs, avec un peu de chance, tu ne lis déjà plus.
Pourtant, il y a du bon à traverser des ouvrages philosophiques, de temps à autres. Y'a pas longtemps, je me vautrais non sans délectation dans Le corps utopique et Les hétérotopies de Michel Foucault (pour mémoire : 1926-1984). Etonné par son style simple, ample, précis et poétique à la fois, je l'ai dévoré en quelques heures. Ravi, que j'étais.
Voyez plutôt :
"Mon corps, c'est le lieu sans recours où je suis condamné."
Jusque là, rien d'incroyable, hein. T'en es capable avec un verre d'Aquavit dans le ventre.
"L'utopie, c'est un lieu hors de tous les lieux, mais c'est un lieu où j'aurai un corps sans corps, un corps qui sera beau, limpide, transparent, lumineux, véloce, colossal dans sa puissance, infini dans sa durée, délié, invisible, protégé, toujours transfiguré ; et il se peut bien que l'utopie première, celle qui la plus indéracinable dans le coeur des hommes, ce soit précisément l'utopie d'un corps incorporel."
Là, avouons-le, ça claque. Respect, Michel.
Ce qui ressort de cet ouvrage, c'est la capacité infinie, puissante et
toujours renouvelée de l'esprit à créer une réalité qui, justement, n'est pas vraie. L'imaginaire, dont j'ai pu découvrir la force miraculeuse par mes activités chorégraphiques, porte le
corps au delà de ses limites charnelles, lui donne une largeur d'action qui n'est pas physiquement et/ou anatomiquement la sienne : les passions qui animent l'esprit sont des atouts essentiels à
la signification du et par le mouvement.
Le deuxième axiome, c'est l'inconscient lié à cette représentation de soi et de ses aptitudes : incontrôlable dans ses développements, le recours à l'imaginaire est à la fois une pulsion naturelle et un principe culturel. La fiction plutôt que la réalité. Parce qu'au final, la réalité est appréhendée par chacun selon ses propres grilles de lecture (toutes acquises, non innées), et chacun se pare à sa manière, comme il le peut, pour faire face à l'irrémédiable existence brute des choses et des évènements qui lui tombent dessus. Au final, l'imaginaire est salvateur.
Bref, je vais retourner écouter du Daho, moi.
Le deuxième axiome, c'est l'inconscient lié à cette représentation de soi et de ses aptitudes : incontrôlable dans ses développements, le recours à l'imaginaire est à la fois une pulsion naturelle et un principe culturel. La fiction plutôt que la réalité. Parce qu'au final, la réalité est appréhendée par chacun selon ses propres grilles de lecture (toutes acquises, non innées), et chacun se pare à sa manière, comme il le peut, pour faire face à l'irrémédiable existence brute des choses et des évènements qui lui tombent dessus. Au final, l'imaginaire est salvateur.
Bref, je vais retourner écouter du Daho, moi.