Fini le spectacle de genre, l'heure est à la pluridisciplinarité. On avait vu les arts vidéo monter sur scène, puis les arts plastiques ... voici venu le temps des rires et des chants des disciplines plus inattendues ... encore que.
Roland Barthes l'avait dit dans ses Mythologies : le catch est un spectacle. Pas tant pour la qualité des combats que pour la dramaturgie de sa mise en scène, c'est vrai, mais extrapolons. Si les Brésiliens ont créé un art à cheval entre le sport de combat et la danse - la capoeïra -, si le cinéma asiatique se délecte des scènes de karaté, de ju-jitsu, de taek-wondo, c'est sans doute que, quelque part, ils ont saisi le lien entre la prouesse physique (l'exploit) et la qualité du mouvement (l'esthétique) : ils ont dit (sans le dire) à quel point le combat, outre sa violence, possède une dimension chorégraphique magnifique parce qu'elle porte en elle l'issue transcendante du combat : l'honneur, la vie ou la mort, la victoire ou la défaite.
La France n'avait pas démérité en mettant en scène les plus beaux jeux de jambes du combat le plus célèbre de son histoire : le duel à l'épée. Quoi de neuf depuis ? Il manquait un regard sensible sur une discipline toute à nous : la boxe. Ce regard, c'est Mourad Merzouki (ci-dessus), chorégraphe de la compagnie Käfig labellisée Centre Chorégraphique National, qui l'a porté. En résulte ce qui, pour moi, sera sans nul doute un vrai de vrai coup de coeur : Boxe boxe. Watch this :